Réflexions à propos de la démocratie représentative (I et pas fin)

Aujourd’hui, on la connait en général comme un système organisationnel par lequel les citoyens sont invités régulièrement à choisir entre eux un petit nombre de représentants qui auront la charge de discuter, décider et mettre en pratique ce qui sera les règles de vie de tous. Très bien mais dans quel but ?

On pressent bien que ce n’est pas pour la beauté en soi de ce système, ni pour sa simplicité. Et il parait évident que ses modalités concrètes de mise en oeuvre ne devraient pas se limiter aux atours du décorum, des principes, de la règle ultime. La démocratie ne saurait ressembler à un culte que l’on pratiquerait tous les 4,5 ou six ans.

Au moins, si la conviction démocratique doit être fondée et répandue de par le monde à la manière d’une conviction religieuse, elle ne peut faire l’économie du sens et de l’explication. Si la démocratie est à soutenir, cela ne peut être qu’en fonction de son utilité réelle face à l’enjeu qu’elle cherche à cadrer. Et l’enjeu de la démocratie, c’est le pouvoir.

Et le pouvoir est une chose fluctuante, volatile, qui aime à se cacher sous des formes socialement valorisées. On le cherche rarement où il est. On le voit souvent où il n’est pas... Mieux encore, dans l’état de droit, il arrive à s’insinuer dans les textes légaux pour se protéger, se légitimer, s’isoler du contrôle démocratique lui-même...

En ces temps de société de l’image et de sondocratie, une question iconoclaste me revient régulièrement : la démocratie représentative est-elle encore une garantie de fonctionnement démocratique ?