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Réflexions sur le "co-circuler" en ville
lundi 7 juin 2010, par
Le fil de discussion complet est en lien au bas de cette page.
Parlant de la situation des cyclistes au Pays-Bas et au Japon, BDB concluait : "Toutes ces modalités sont à situer dans le contexte local (culturel, historique, urbanistique, topographique, climatique...). Les expériences des autres peuvent nous inspirer, mais tout n’est pas transposable. Il n’y a pas de cycliste "global", en effet."
Je reprends ici ma petite contribution à ce débat.
Il n’y a pas de "global" cycliste. De même qu’il n’y a pas de "global" déplacement motorisé. Un cycliste à 25km/h roulant sur un trottoir est un tueur en puissance, car les piétons vont 4 à 8 fois moins vite. Une bagnole roulant à 100km/h en ville est une tueuse en puissance car les cyclistes vont 4 à 8 fois moins vite et les piétons 16 à 32 fois. Il est quasi impossible de prévoir, ressentir, anticiper en présence de tels différentiels de vitesse. Le bon sens ne suffit pas. Déjà un doublement de la vitesse rend la cohabitation difficile... Voir les "joggeurs" par rapport au chaland en trottoir ou les cyclistes (même lièvres) par rapport aux vroumvroums sur les grands axes urbains...
Donc, il faut tenter d’organiser les choses en fonction de la vitesse de chacun et des différentiels.
Qui peut le plus peut le moins ? Il n’y a pas de problème à imposer une limitation de la vitesse maximale en fonction de la vitesse de l’usager le plus lent. Si on met les cyclistes en trottoir il faut les limiter à 7-8km/h. Peut-être 10-12km/h en présence de pistes cyclables. Si on met les cyclistes en voirie, il faut limiter les voitures à 30km/h, peut-être 50km/h en présence de pistes cyclables.
Mais bon : les pistes cyclables en ville, il parait qu’il y a du pour mais je suis contre (à Bruxelles globalement, on peut discuter au cas par cas...). Donc : vélos sur le trottoir, max 7-8km/h. Un vélo est un véhicule. Sa place est sur la rue. Les autolobotomobilistes doivent ralentir. Je me tape du débit optimal personnellement. En Ville, il n’est surement pas atteint par l’usage de la voiture. Sur les voiries à plus de deux bandes, tout dépend du contexte : s’il y a la place et pas trop de carrefours, pourquoi pas une piste séparée ? S’il y a la place et trop de carrefours, pourquoi pas une piste en voirie ? Mais pour ma part, mettre de piste cyclables en ville, dans 90% des cas, cela revient à me pousser vers le statut de délinquant... Si j’ai une seule raison objective, je ne les prend pas. Dans les raisons objectives, j’inclus (c’est du vécu) : le fait que l’usage de la piste triple mon temps de parcours sur 300m, les morceaux de verre présents en permanence, les branches non élaguées, les dalles disjointes, la présence de piétons sur la piste, la certitude que je puisse atteindre une vitesse supérieure à 40 km/h (si ! Mauvaises langues ;-) Bd Maria Groeninx venant du Peterbos vers le Parc Astrid), la présence de sorties de garage ou de parkings (par préférence masquées par des haies pour que ce soit urbanistiquement zoli et cyclistement meurtrier), la présence de trois traversées non-prioritaires à vélo alors que la voirie parallèle est prioritaire, etc.
La pratique du vélo reste à favoriser et je maintiens que les aménagements obligatoires sont une hérésie en ville. En général ils reviennent à virer les cyclistes hors du flux automobile, ce qui est une mauvaise idée pour promouvoir la pratique du vélo. Si des aménagements ponctuels peuvent être un incitant pour des usagers moins à leur aise en voirie (des enfants par exemple), il ne faut pas se leurrer : chaque carrefour reste un danger de mort s’il est emprunté par des autolobotomobilistes. Chaque piste cyclable urbaine reste un lieu de conflit avec les piétons.
N’oublions jamais que quoiqu’il en soit, s’il y a des accidents graves, des morts, c’est parce qu’il y a des véhicules à moteurs. Les véhicules à moiteur sont dangereux. Pas le vélo.
Voir en ligne : La contribution sur CQFD
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Messages
21 juin 2010, 13:25, par Thierry
Vous avez franchi clairement l’autopensée......... C’est remarquable parce que elle est bien caché dans nos têtes (même celles des cyclistes) mais elle joue un rôle indispensable dans notre comportement et notre langage...
Je voudrais ajouter un élément fondamental à mon avis au débat :
Que pensez-vous des feux (pour les cyclistes) ? Selon moi, ils co-signifient (indirectement) un grand découragement pour la pratique massive du vélo...
23 juin 2010, 07:48, par François Rygaert
Ah, les feux... Jamais fait de billet centré sur le tricolore tiens, merci pour la suggestion. En bref, oui, ils sont un obstacle. Il y a plusieurs chose à dire sur ce sujet, j’y reviendrai, promis. Et j’espère qu’on aura une chouette discussion là-dessus ;-)