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Attention camions ! Conflits occasionnels mais redoutables...
jeudi 14 décembre 2006, par
Les incidents avec les camions sont toujours lourds de conséquence, quel que soit l’usager et l’engin utilisé. C’est logique. Il vaut mieux les éviter. C’est clair. Au delà de ces évidences, les subtilités particulières permises par le déplacement cycliste obligent à préciser davantage les choses : à vélo, longer un un camion ou un bus c’est se mettre en danger de mort. [1]
Un copain cyclo cybernétique me suggérait il y a peu de tenir comme lui un discours clair sur ce danger particulier : les camions. Je profite de l’occasion pour revenir fureter sur ce blog et y coller et commenter quelques extraits de notre correspondance (privée).
Si pour essayer de passer devant un camion ou un bus on prend le risque de passer dessous, on recule plutôt que d’avancer.
Je ne prend en effet jamais ce risque. Toute la difficulté est de savoir où le risque commence.
On ne passe JAMAIS un camion ou un poids lourd à droite ou à gauche,
SAUF a avoir été vu ET A GARDER LE CONTACT VISUEL avec le
conducteur, ET DANS LA CERTITUDE que ce véhicule ne peut absolument
pas bouger.
C’est la meilleure tactique, encore ne peut-on jamais être dans la certitude absolue de l’immobilité durable de l’engin. Et s’il se met à bouger quand vous le longez, garez vous !
Personnellement, je ne cache pas que si la situation se répète et / ou implique plusieurs minutes de patience à respirer les résidus d’hydrocarbures derrière le monstre en
question, mon vélo devient piéton (par exemple). Mais il ne faut pas prendre de risque ; je le souligne une dernière fois.
Dans l’optique du développement de l’usage du vélo en ville, ce problème est cependant appelé à prendre une dimension politique très peu discutée pour l’instant, trop peu à mon goût. Comme la seule chose légale que les cyclistes peuvent raisonnablement faire en présence d’un monstre de plus de 3,5 tonnes est de rester derrière, l’avantage concurrentiel "temps" que procure le déplacement sur deux roues est perdu. Et on en sera toujours pas à 10% de déplacements cyclables en 2106 !
Contre la fatalité, il n’y a rien d’autre à faire que la rendre quasi impossible. Comment empêcher un chauffeur de camion d’avoir un jour un comportement digne du Texas des cow-boys, de rouler comme un gars d’ABX, par exemple ? Comment expliquer à un enfant, même à un gars de 16 ans, qu’il doit laisser passer le camion quand il a le feu vert pour sa traversée cycliste à lui ? Il n’y a rien à faire contre ça. A
terme, Les camions de plus de X tonnes (3,5 pour ma part) doivent
rester hors de la Ville. Il n’y a pas d’alternative.
Il y a quelques années, un échevin ECOLO estimait que le site de Tour et Taxis pourrait héberger à terme un centre de transbordement. Les camions iraient là et les marchandises transportées seraient transvasées vers des véhicules plus petits. Cela pose des tas de questions d’ordre économique, environnemental, social, etc. Bien entendu. Et je crois que ce projet est enterré. Pourtant, c’est l’avenir. Il y aura plus de gens en ville dans le futur. Plus de besoins de mobilité aussi. La présence de camions est la certitude que de vulgaires incidents entraîneront encore des décès de piétons et de cyclistes. Ce n’est pas acceptable.
Je regrette largement les drames qui ont touché des familles parce que
l’un-e de leurs membres ont osé faire du vélo en ville. J’ai des
enfant de 11 et 8 ans et je suis très sensible à ces questions. C’est
la masse critique que l’on doit atteindre, pas la position de repli au
prétexte que les camions c’est dangereux.
Conclusion : cyclistes, ne prenez aucun risque avec les camions (ni avec les bus d’ailleurs mais si le problème est techniquement similaire, c’est politiquement une autre question).
Par ailleurs, on sait que la sécurité des cyclistes augmente avec le nombre qu’ils sont quotidiennement dans les rues. C’est le résultat d’un effet de prise en compte lié à la masse dite critique... De plus, on sait que les obstacles à la circulation à vélo sont mauvais pour le développement de l’utilisation du vélo, donc pour arriver à cette masse. Hors les camions en ville sont un obstacle à la circulation de tous.
Enfin les conséquences potentielles d’accidents avec eux sont un autre frein, rédhibitoire celui-là. C’est un préjugé d’automobilistes de dire que le vélo est dangereux. C’est la voiture qui est dangereuse. Et le camion. Mais le camion a un défaut supplémentaire : il est hors gabarits, surdimensionné, trop lourd et peu maniable. Quand il entre en conflit avec un cycliste, il le tue. C’est inacceptable. Il faudra que l’on commence à souligner ça...
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