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Papa, on rentre à pied à la maison ?
jeudi 16 juin 2005, par
Surprise, hésitation et puis acceptation... On avait "le temps". Si ma fille de 9 ans a envie de marcher une heure au fond pourquoi pas ??
Nous voilà donc partis à pied de l’altitude 100 à Forest vers notre quartier situé entre le stade et le "Shopping" à Anderlecht.
Nous coupons à travers le Parc de Forest. Plein de vie. Pas très bien entretenu mais quel bonheur, ces enfants, ces jeunes, ces amoureux. Et puis c’était l’occasion de raconter à ma fille que sa grand-mère a vécu là tout près jusqu’à son mariage en 1960. Le Parc existait déjà, bien sûr. En arrivant à la Place de Rochefort, petite pensée : on prend si peu le temps de profiter de ces espaces apaisants. Depuis 7 ans que nous fréquentons l’école toute proche, c’est la première fois que nous allons là. Dommage mais tant mieux : on y est passé.
Av. Wielemans-Ceuppens, rencontre avec deux gars qui fréquentaient la Maison des Jeunes en 1993-94, quand j’y travaillais. Emotion encore : 11 ans après j’apprends que je fais partie de leurs (très ?) chouettes souvenirs d’adolescence. Ils me parlent des autres copains, de leurs boulots, épouses, enfants... Ils redisent aussi les chouettes moments vécus ensemble. Tant mieux si j’ai pu vous apporter quelque chose, les gars. Aujourd’hui j’ai été largement rétribué en retour !
Impatience de la marcheuse... Nous repartons.
Av. du Pont de Luttre, rue du Charroi, bd Paepsem... Pas joyeux joyeux pour les piétons. Tout en parlant de chose et d’autres, je repense à ces gens du lobby automobile qui traitent de "khmers verts" ceux qui tentent de réduire l’emprise des monstres métalliques à moteur dans cette ville. Dans des endroits comme ceux-là, on sent vraiment que l’humain est tout juste toléré. Les trottoirs sont ridiculement petits par rapport aux bandes de circulation. Les haies pas entretenues, les bagnoles foncent de feu en feu... On a même réussi à organiser le conflit entre les vélos et les piétons dans le ridicule espace qui leur est dévolu. Deux vélos nous dépassent, deux cents voitures, deux mille peut-être... La voiture, symbole et outil de liberté, à ces endroits-là, elle est tyran, cancer, et arrogance du haut de sa prédominante splendeur. L’accès au Ring n’est pas loin.
Passage du Canal, l’espace embellit, il y a plus d’air, plus d’arbres. En fait, on a un vrai trottoir. La discussion reprend, côte à côte. Cabine téléphonique. Nouvelle expérience pour ma grande : elle prévient notre répondeur familial du pourquoi nous serons plus tard. Traversée de la chée de Mons, bas de la rue de Veeweyde puis remontée de la rue Lieutenant Lidel. Tiens encore un parc. Rond-Point du Meir, quartier de jeunesse du grand-père cette fois, arrivé là juste après la guerre, à 3 kilomètres seulement de la maison de cette jeune fille qui allait devenir ma maman. Je baptise la promenade "ballade des arrière-grands-parents". Evocation de leur souvenir puis passage à travers le Parc Astrid, le long des cascatelles récemment remises en ordre de marche. Le clapotis de l’eau, quelle douceur. Dommage qu’elles soient restées silencieuses pendant certainement 20 ans...
Place de Linde, av. d’Itterbeek, derniers pas... Quand on passe près de la boulangerie qui a nourri tant de nos matins, c’est qu’on est chez soi, n’est-ce pas ?
Merci à toi, ma fille, pour cette idée excellente ! A pied on rencontre, on voit, on ressent, on vit en fin de compte... Et si la Ville n’est pas parfaite, elle regorge quand même de ces beautés, plaisirs et rencontres qui lui donnent cette âme que le ronflement perpétuel des moteurs n’arrive même pas à masquer.
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Messages
7 décembre 2009, 09:14, par Bernard Frippiat
Très bon. Je retrouve de cette convivialité perdue (parce que souvent nous sommes emmurés dans nos voitures) en me rendant au travail à vélo et souvent j’arrive plus tard que prévu au bureau, tant mieux !