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Dimanche sans voiture : calme, détente et frustrations
mercredi 22 septembre 2010, par
"C’est à chaque fois la même chose : j’oublie ce calme extraordinaire et c’est la première chose qui me frappe quelques minutes après 9h."
Mon interlocuteur est papa d’une famille nombreuse, cyliste quotidien, et a choisi de se passer de voiture, même les 364 autres jours de l’année...
J’ai souri. Que dire ? "Tu as raison, c’est tellement agréable."
Dans le coin d’Anderlecht où nous vivons, les deux axes de pénétration sont silencieux, et même le Ring qui est non loin de là semble être au repos. Pas de bruit de moteur, de roulement, de klaxon... C’est sidérant et tellement bon à vivre là, à cet instant. On se parle tranquillement devant la boulangerie, sans devoir hausser le volume de sa voix pour couvrir le quelconque passage d’un engin motorisé. Ah si, en voilà une. Les 30 km/h sont largement non respectés, pas de dérogation visible derrière le pare-brise. Bruit. Puis le silence revient.
Hé oui, il se touve des gens pour trouver que cette interdiction est une atteinte à leur droit, que s’ils payent des taxes ils ont le droit d’en profiter, que "les politiques se moquent du monde", etc. L’aubotomobiliste que j’appelle ça : lobotomisation empêchant d’envisager le monde fut-ce une journée sans un déplacement assis dans une cage à moteur. Cela existe, c’est comme ça.
Heureusement, ce n’est pas irréversible.
Une petite recherche sur nos "grands medias" nationaux me donne l’impression que désormais, cette journée est inscrite dans les rituels annuels. Chacun y va de sa présentation des activités spécifiques organisées ce jour-là, et les papiers semblent être écrits à l’encre du regard bienveillant sur l’ambiance bon enfant qui règnerait. Bien, bien.
Le soir, au JT de la RTBf, classique passage signalant le fait que certains usagers ne respectent pas le code de la route. Il me revient que j’ai un jour blogué sur le thème "Pour que la Journée sans voiture ne soit plus un cauchemar pour les adorateurs du code de la route". Il y a 5 ans déjà. Je maintiens : le code de la route est tellement orienté bagnoles que ce jour-là il n’a quasiment aucun sens. Même JT, on parle désormais longuement de la pollution excessive à Bruxelles, après le sujet habituel sur l’ambiance bon enfant au centre-ville.
Peut-être cette journée touche-t-elle doucement au statut de "Carnaval moderne", comme le pense M. Minck ? Les choses changent... Enfin, pas tellement pour moi... Au programme de la journée, du boulot "ménager" et "administratif familial", tranquille, à la maison. Les enfants sont désormais assez autonomes pour profiter par eux-mêmes de cette ville libérée de l’étreinte automobile. Un petit regret : ne pas avoir profité des journées du Patrimoine...
Pour le reste, comme chaque année, il me reste une impression désagréable : celle de 19h, moment de libération de l’hydre roulante. Le bruit revient et annonce que dès le lendemain, sur mon trajet quotidien, j’aurai à me coltiner ces milliers de véhicules symboles archaïques de liberté. Pour moi, comme cycliste quasi quotidien, 364 jours moins agréables commencent ; les laubotomobilistes, de leur côté continueront à râler sur autre chose : les aménagements, les feux, les camions en double-file... Tant pis pour eux.
De mon côté, j’ai signé la pétition sur le site http://www.dimanchessansvoitures.be/. Elle demande qu’un dimanche sans voiture soit organisé tous les mois. Cette tranquillité merveilleuse, c’est une expérience à démultiplier.
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